jeudi 24 janvier 2013

Louve

Nom de code : mama loba. Entendez « maman louve » en français.
« Mama loba » vous le savez certainement déjà, c’est de l’espagnol (quoi ! tu n’as pas pris espagnol en LV2 ? ou, quoi ! tu n’as pas Google traduction ?).
Pourquoi avoir nommé ce blog « mama loba » ? Tout d’abord parce que l’espagnol est ma langue maternelle issue du beau pays qu’est la Colombie.
La Colombie c'est là, au cas où tu savais pas. Pays du café, de la salsa, de la diversité et de la bonne humeur malgré que l'on ne l'associe qu'à la cocaïne, aux FARC et à Ingrid Bettancourt.
Mais pas que.
Avant d’être une « mama loba », j’étais « loba » avant tout.
Ahouuuuuuu! (moi fan de Shakira?!!!! Oui, c'est vrai je l'avoue ;) )
Mais la louve faisait partie de ma vie bien avant que Shaki (oui nous sommes très proches Shakira et moi alors je me permets) sorte son tube si " sensouèle".
La louve était en moi depuis toujours comme elle l’est à l’intérieur de chaque femme.
ça je l’ai compris lorsque j’ai lu CE livre :
Ô toi louve qui me lis, je ne saurai que mille fois te le conseiller!
La louve c’est la femme sauvage qui sommeille en chacune de nous, celle que la société a, au fil des années, enfoui au plus profond de nous jusqu’à la faire disparaître.
Cette femme libre, ardente, à l’écoute de son instinct, a d’abord laissé place à la femme domestique, parfaite, lisse et pudique puis, à la femme active, qui doit se noyer dans un tourbillon d’activités pour sans cesse prouver sa valeur à l’égard de l’homme et de la société.
Et les hommes s’arrangent bien de n’accorder qu’un caractère sexuel à la femme louve, à la femme sauvage…
Pourtant, nous la connaissons toutes cette louve en nous. Nous avons des caractéristiques psychiques semblables (je reprends les mots de Clarissa Pinkola Estés) : des sens aiguisés, un esprit ludique et une aptitude extrême au dévouement (ce qui a certainement causé notre perte). Un sens relationnel important, de la force, de l’endurance et de la curiosité. Nous sommes intuitives, très attachée à notre compagne ou compagnon, à nos petits, à notre bande. Nous savons nous adapter à des conditions perpétuellement changeantes. Notre courage et notre vaillance sont remarquables.
Personnellement j’ai passé de nombreuses années coincée entre cette louve, ma part sauvage et la femme civilisée et éduquée que je suis aussi. Même après le livre (et même après Shakira), malgré la conscience de cette animalité, il m’était difficile de la laisser s’exprimer, et, souvent, cela m’a torturé.
Je la laissais s’exprimer de la façon la plus présentable : voyages, danse, théâtre, sentiments amoureux… Mais toujours la société et ses exigences me rattrapaient.
Ma louve, c’est en devenant mère que je l’ai enfin rencontrée. Cette mutation totale en femme sauvage je l’ai effectuée durant neuf mois, en même temps que mon corps mutait pour couver bébélouve, et en mettant au monde mon bébé, je me suis révélée. Oui, en devenant mère je me suis libérée.
Quoi de plus animal que la maternité ?
J’ai plongé corps et âme dans cette nouvelle expérience de la vie. Mes sens se sont amplifiés. Mon rapport au monde, au temps, aux gens, à moi-même s’est modifié. Chaque jour, de plus en plus je devenais « mama loba ».
Allaiter mon petit loup, le porter, dormir avec lui, veiller sur lui jour et nuit, le protéger…tout m’amener à ce nouvel état animal. Je me suis sentie encore plus proche de ma famille, de ma bande. Le temps s’est arrêté. Je ne marchais plus au rythme du monde, je ne voulais plus marcher au rythme du monde, j’avais mon rythme, le rythme de mon petit loup, celui de mon prince charmant.
Et me donner à 100% dans mon rôle de mère ne m’a pas empêché d’être femme plus que jamais. Dans mon cas la louve s’est révélée sous tous ses aspects J
Je suis une maman louve. J'élève mes enfants avec attachement, amour et tendresse, et je les nourris avec mon lait.
Et je n’ai pas repris d’activité professionnelle pour m’occuper pleinement de ma famille et de moi-même. Je me laisse du temps pour aller là où mes désirs me porteront, pour trouver les bons compromis entre la femme sauvage et les exigences de la société actuelle.
Parce que c’est aussi ça être louve: vivre en accord avec soi, vivre ses passions, aimer, être aimée comme nous le méritons, aller au bout de soi, courir la terre, découvrir, dire ce que l’on pense, agir pour soi, pour ceux qu’on aime, ne plus être là où l’on nous attend.
C’est un luxe aujourd’hui de pouvoir vivre en accord avec ses désirs, j’en ai bien conscience, mais je pense qu’il faut se battre pour notre Soi sauvage et profond tant que possible.
En tous cas moi, parole de mama loba, je me battrais désormais pour que la louve subsiste et s’épanouisse encore et encore.
Hasta siempre la victoria!

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